Le Prophète
Muhammad (PSL)
soignait ses relations avec les autres malgré le contexte tendu de la Mecque.
Ses relations étaient à l’image de sa relation avec ses oncles Abu Talîb et ‘Abbas. Ce dernier après
la mort d’Abu Talib restait en
permanence au côté du Prophète (PSL).
Le Prophète Muhammad (PSL) aimait à
se confier à lui alors qu’il ne s’était pas converti. Il le faisait participer
à des réunions secrètes où se jouait l’avenir de la communauté. ‘Abbas était présent lors du pacte d’Aqaba et le Prophète Muhammad (PSL) le tiendra informé des étapes et des
préparatifs hautement confidentiels de
son émigration. Il était resté polythéiste. N’empêche que le Prophète Muhammad (PSL) n’aura de cesse de lui témoigner son
plus grand respect et sa plus profonde confiance dans des situations où sa vie
était en danger.
C’est
cette même attitude qui avait conduit l’émigration des musulmans vers l’Abyssinie auprès d’un roi Chrétien
auquel le Prophète (PSL) accordait
sa confiance.
Cette
attitude tant renouvelée restera une constance dans la vie du Prophète (PSL), qui établira ses
relations au nom du respect des principes et de la confiance et non sur la base
du respect d’une religion.
Les
compagnons l’avaient également compris eux qui avaient continué à établir des
relations avec des non-musulmans au nom de la parenté ou de l’amitié, dans le
respect mutuel et la confiance jusque dans des situations périlleuses.
Une première
anecdote :
‘Um Salama était séparée de
son mari. Elle se retrouvait seule sur la route vers Médine avec son fils. ‘Uthman
ibn Talha qui n’était pas musulman, lui proposa de l’escorter et de la
protéger jusqu’au lieu où se trouvait son mari. Elle n’hésita guère à lui faire
confiance. Il la mena à bon port de la façon la plus respective.
‘Um Salama racontera souvent
cette histoire et ne cessera de vanter la noblesse de caractère de ‘Uthman Ibn Talha.
Les
exemples de ce genre font légion. Jamais le Prophète Muhammad (PSL) ni les musulmans n’ont réduits leurs relations sociales
et humaines à leurs seuls coreligionnaires. Ils avaient de multiples contacts. Ils
établissaient des relations de travail et d’amitiés fondées sur un respect
mutuel. Plus tard, le Coran définira
le cadre de ses relations :
« Allah ne vous défend pas d’être bienfaisants et équitables envers ceux qui ne vous ont pas combattus pour la religion et ne vous ont pas chassés de vos demeures. Car Allah aime les équitables.
Allah vous défend seulement de prendre pour alliés ceux qui vous ont combattus pour la religion, chassés de vos demeures et ont aidé à votre expulsion. Et ceux qui les prennent pour alliés sont les injustes. » Sourate AL-MUMTAḤANAH (L’EPROUVÉE), verset 8-9
Le Prophète (PSL) lui-même sera un
modèle d’équité vis-à-vis des hommes qui ne partageaient point sa foi. Pendant
toutes ces années de prédication, il n’avait de cesse de recevoir d’importants
dépôts de la part de commerçants non musulmans qui continuaient à lui confier
leurs richesses. Ils continuaient ainsi à faire une confiance totale au Prophète (PSL). Et même durant « les années de bannissement »,
son équité lui interdisait de puiser dans ce trésor.
A
la veille de son départ à Médine, le Prophète
Muhammad (PSL) demanda à ‘Alî de
restituer un à un à leurs propriétaires respectifs les dépôts qu’il possédait
encore. Il appliquait scrupuleusement les principes d’honnêteté et de justice
que lui avait enseignés l’Islam, et ce envers tous (musulmans ou non).
Au
cours de cette période, le Prophète
Muhammad (PSL) fera montre d’une grande tolérance et compréhension
vis-à-vis de ceux qui, sous la persécution ou la pression de leurs proches,
avaient finalement renoncé à l’Islam. Ce fut le cas de deux jeunes musulmans (Hishâm et ‘Ayyâsh) qui après une longue
résistance renoncèrent à l’Islam. Aucune décision ou sanction particulière ne
fut prise contre eux. Plus tard, ‘Ayyâsh
reviendra à nouveau à l’Islam, empli de remords et de tristesse.
La
révélation viendra apaiser le regard et le jugement trop sévères qu’il portait
sur lui-même :
« Dis: «Ô Mes serviteurs qui avez commis des excès à votre propre détriment, ne désespérez pas de la miséricorde d’Allah. Car Allah pardonne tous les péchés. Oui, c’est Lui le Pardonneur, le Très Miséricordieux.Et revenez repentant à votre Seigneur, et soumettez-vous à Lui, avant que ne vous vienne le châtiment et vous ne recevez alors aucun secours. » Sourate 53 AZ-ZUMAR (LES GROUPES), verset 53-54
Hishâm, entendant à son
tour ces versets, reviendra lui aussi à l’islam.
Une deuxième anecdote :
Ce
ne fut le cas de ‘Ubaydallah ibn Jahsh,
qui s’était rendu avec le premier groupe d’émigrants en Abyssinie, et qui se
convertit au Christianisme puis
abandonnant son épouse Um habîba Bint Abû
Sufyân. Um Habîba épousera plus
tard le Prophète Muhammad (PSL).
Ni
le prophète Muhammad (PSL) ni aucun
des musulmans vivant en Abyssinie ne prirent de mesures contre ‘Ubaydallah. Il pratiquera le culte chrétien jusqu’à sa mort sans
jamais être inquiété ou maltraité.
Cette
attitude fut une constante dans la vie du Prophète
(PSL). Aucune source de référence ne
mentionne d’attitude qui serait différente.
Plus
tard, à Médine, il prendra des
dispositions fermes contre ceux qui se convertissaient à l’Islam à la seule fin
d’obtenir des informations (en situation de conflit), puis le reniaient pour
revenir à leur tribu et transmettre ce qu’ils avaient pu apprendre. Il s’agit
là de traitres de guerre qui étaient passibles de mort. Leurs actions pouvaient
avoir comme conséquence la destruction de la communauté musulmane.
Notre
époque semble avoir oublié ces dispositions.
Yathrib 786
03 décembre 2017
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